Protéger les processus démocratiques et les institutions contre la désinformation et ses effets est un défi de taille pour les sociétés européennes. Afin de lutter contre les campagnes massives de désinformation en ligne, la Commission européenne a mis en place plusieurs outils ces dernières années. Elle a également instauré des concertations et des échanges réguliers avec les plateformes en ligne, plateformes qui constituent des espaces de diffusion et de circulation extrêmement rapide des élements et campagnes de désinformation.
La Commission a d’ailleurs souligné dans son rapport sur les progrès réalisés dans la lutte contre la désinformation, le 14 juin dernier, les évolutions positives des pratiques de ces plateformes, notamment en matière de transparence de la publicité à caractère politique. Cependant, de nombreuses améliorations sont à apporter et une collaboration efficace entre ces acteurs du numérique et des autorités indépendantes comme les vérificateurs de faits et les chercheurs étudiant ces phénomènes reste à développer. Mais les autorités publiques et les plateformes en ligne ne sont pas les seuls acteurs concernés par ces questions ; en effet, les journalistes, les acteurs de la société civile et l’ensemble des citoyens sont aussi parties prenantes de la lutte contre ces phénomènes et doivent en ce sens avoir conscience de leur responsabilité.
Comment donc sensibiliser davantage l’ensemble des acteurs concernés, et notamment les citoyens européens ? Quels nouveaux outils pédagogiques imaginer face à des stratégies malveillantes qui ne cessent de muter ? Comment encourager des recherches de long terme sur la désinformation et ses impacts ? Comment, dans ce contexte, préserver une liberté d’expression toujours plus fragilisée dans de nombreux pays européens ?
(Édito e-MEDIA du 11 octobre 2019)